Casablanca, le 28 février 2019 - La Fondation Attijariwafa bank a co-organisé avec l’Université Ibn Tofaïl, Jeudi 28 février 2019, au siège de la présidence de l’université à Kénitra, une nouvelle rencontre régionale dans le cadre de son cycle de conférences «Echanger pour mieux comprendre » sous le...
Casablanca, le 28 février 2019 - La Fondation Attijariwafa bank a co-organisé avec l’Université Ibn Tofaïl, Jeudi 28 février 2019, au siège de la présidence de l’université à Kénitra, une nouvelle rencontre régionale dans le cadre de son cycle de conférences «Echanger pour mieux comprendre » sous le thème : « Avicenne, Islam et Modernité ».
En présence de plusieurs personnalités du monde universitaire et économique, et de nombreux étudiants et jeunes chercheurs, cette 46ème édition a permis de renouer avec l’œuvre prolifique d’Avicenne, d’expliquer sa modernité et de réhabiliter ainsi l’héritage légué par ce philosophe et médecin du 11e siècle dont la pensée est d’une grande actualité.
Dans un mot de bienvenue, M. Mohamed El Kettani, Président Directeur Général du groupe Attijariwafa bank a expliqué : « À une période où l’humanité est en manque de repères, redécouvrir la philosophie et l’héritage légué par Avicenne ne peut être que salutaire. L’œuvre d’Avicenne nous incite à réfléchir aux conditions nécessaires pour la construction d’une société juste et éclairée ; d’une société où l’humain est placé au cœur de toutes les préoccupations ; et où les valeurs morales s’imposent à tous, pour garantir un vivre-ensemble serein et apaisé. »
Pour sa part, M. Azzedine El Midaoui, Président de l’Université d’Ibn Tofail, a insisté sur la nécessité de réhabiliter l’œuvre d’Avicenne et sur le rôle de l’Université dans la formation des futures générations : « Nous avons accueilli à bras ouverts cette initiative fort louable de la Fondation Attijariwafa bank. Au sein de notre institution universitaire, s’ouvrir est non seulement une nécessité, mais également une richesse. Notre priorité est nos étudiants. Nous nous devons de les former dans un monde en mutation constante. »
Le panel de discussion a réuni quatre professeurs universitaires ayant travaillé sur l’œuvre d’Avicenne : Mme Sanae Ghouati, Professeure à l’Université Ibn Tofaïl ; M. Mohamed Naïm et M. Hassan Sahli, Professeurs de Philosophie à l’Université Chouaib Doukkali d’El Jadida; et M. Ahmed Alami, Chercheur et Professeur de Philosophie à l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra.
Au fil de cet échange passionnant, modéré par M. Abdelhak Najib, Journaliste et Ecrivain, les intervenants ont rappelé la richesse du parcours d’Avicenne et les événements marquants de sa vie qui l’ont conduit à devenir l’un des plus grands noms de la philosophie universelle. Ils ont rappelé l’importance de son apport dans différentes disciplines qui a constitué le socle de la pensée arabe, influencé la pensée occidentale et conduit à des innovations majeures notamment scientifiques et environnementales.
Aussi, les panélistes ont insisté sur la nécessité de réhabiliter cette œuvre multidimensionnelle et visionnaire, de la comprendre, et surtout, de se la réapproprier. Tous ont démontré l’extrême modernité des préoccupations et des solutions prônées par le philosophe au 11e siècle et qui concernent encore les sociétés arabes modernes.
À travers cette conférence-débat, la Fondation Attijariwafa bank démontre, une fois de plus, sa volonté d’aller à la rencontre de la jeunesse pour promouvoir au sein des différentes universités, un débat constructif sur des problématiques qui concernent l’avenir de notre pays.
VERBATIMS
Sanae Ghouati : « En travaillant sur le Siècle des Lumières, je me suis demandée pourquoi Avicenne et toutes les grandes figures de la philosophie arabe ont été éclipsés du paysage culturel arabe. Aujourd’hui, nous devons déployer un immense travail pour leur redonner la place qu’ils méritent. Pour ce faire, nous avons un travail de relecture à faire pour en extraire toutes les subtilités. Cela suppose que nous nous distancions de celui accompli jusque-là par les chercheurs occidentaux. »
Mohamed Naïm : « Ce soir, je choisis de vous parler d’Ibn Sina le médecin. Cette grande figure avait une capacité exceptionnelle de distinguer ses convictions religieuses et les règles scientifiques universelles relatives à la médecine. Avicenne qui maîtrisait le Coran dès l’âge de 10 ans, a défendu une médecine laïque dépourvue de toute connotation religieuse. Son livre ‘Kitab Achifa’ a été traduit dans plusieurs langues européennes et est toujours considéré comme une référence au sein des grandes universités. »
Ahmed Alami : « L’héritage d’Avicenne a été attaqué à la fois par plusieurs philosophes et théologiens parce qu’il était ingénieux et avant-gardiste. Les sciences religieuses constituaient la base de sa formation, mais la religion n’était pas un obstacle pour lui dans l’accomplissement de son œuvre. Avicenne était l’un des rares à ne pas être disciple d’Aristote, car il avait un réel esprit philosophique et donc une capacité de construire sa propre pensée, une pensée résolument tournée vers l’avenir. »
Hassan Sahli : « Aujourd’hui, nous avons besoin d’une figure de génie comme Avicenne qui a su créer le pont entre ses convictions religieuses et les vérités scientifiques. Actuellement, les débats sociétaux ont lieu à travers deux prismes antagonistes : soit l’on refuse la religion, soit l’on ne réfléchit qu’à travers la religion. Nous devrions faire sortir Avicenne de son tombeau pour qu’il nous apprenne à débattre sans tomber dans l’extrémisme. »
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